Le marché de l’emploi est en perpétuelle évolution et les dispositifs d’accompagnement professionnel doivent s’adapter pour répondre aux nouvelles nécessités du marché. Dans le département de Mayenne, une initiative remarquable a été lancée pour favoriser le retour à l’emploi des personnes de plus de 30 ans sans emploi et bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA). Avec l’avènement du dispositif « 2e chance adultes », ces derniers se voient offrir une nouvelle opportunité de reprendre un chemin professionnel, qui s’articule autour d’un programme de stages en entreprise et de sessions pratiques.
Un dispositif innovant pour les bénéficiaires du rsa
À la suite des annonces gouvernementales quant à l’obligation de 15 heures d’activité hebdomadaire pour les allocataires du RSA, le département de Mayenne a pris les devants en instaurant un programme pionnier. Collaborant étroitement avec la Maison familiale rurale (MFR) de Saint-Berthevin et s’inspirant des réussites de l’École de la 2e chance, ce département de l’Ouest de la France a développé « 2e chance adultes », un programme dédié principalement aux adultes en décrochage professionnel. Ce dernier est conçu pour offrir à ce public spécifique, auparavant peu représenté dans les dispositifs d’insertion professionnelle, une formation adaptée à leur profil.
Les participations au programme s’étalent sur 14 semaines de stage en milieu professionnel, complétées par 16 semaines de sessions pratiques avec des encadrants variés. Ces périodes sont pensées pour travailler sur différentes compétences et favoriser ainsi l’intégration durable dans le monde du travail. D’ailleurs, la directrice de la MFR, Sylviane Faucheux, insiste sur l’adaptation des méthodes pédagogiques déjà éprouvées pour les jeunes, afin de les rendre accessibles et efficaces pour un public plus âgé.
L’impact du programme sur le retour à l’emploi
Le dispositif « 2e chance adultes » vise à mettre en place une routine et à redonner un rythme hebdomadaire aux participants, tout en élargissant leur réseau professionnel et personnel. Des activités centrées autours de la vie quotidienne, du logement, ou des activités physiques sont intégrées au programme pour renforcer l’employabilité des bénéficiaires et accroître leur bien-être global. Samuel Gastineau, directeur adjoint de l’École 2e chance, met en lumière l’importance de ces ateliers qui contribuent à restituer une dynamique de vie normale aux participants, élément essentiel pour leur réinsertion. Les bénéficiaires du RSA impliqués dans ce programme sont ainsi accompagnés pour retrouver non seulement un emploi, mais également pour reconstruire un quotidien solide et structuré.
La mise en œuvre de cette condition de 15 heures d’activité hebdomadaire, effective depuis avril 2023, répond à une volonté du département de Mayenne d’agir concrètement face au taux de chômage de 4,9 % observé en mars 2023. Le président du conseil du département, Olivier Richefou, met l’accent sur le paradoxe d’un département qui, malgré un nombre significatif d’emplois à pourvoir, rencontre des difficultés d’insertion pour les allocataires du RSA. C’est dans cette vision pragmatique que le programme « 2e chance adultes » se positionne comme une solution pertinente pour l’avenir professionnel d’une population jusque-là mise en marge du marché du travail.
Les retombées socio-économiques du programme
Si l’initiative en Mayenne peut paraître ciblée, elle s’inscrit dans un contexte plus large où divers départements français sont amenés à revisiter leur conception de l’accompagnement des personnes éloignées de l’emploi. La réforme prévoyant l’extension à 47 départements des 15 heures d’activité par semaine pour les allocataires du RSA suscite un débat nourri entre différentes sphères politiques et associatives. Pour certains, cette mesure pourrait accentuer l’isolement de personnes déjà fragilisées. Néanmoins, dans le contexte de la Mayenne, ce programme se veut être une réponse pragmatique aux enjeux de l’emploi et participe à la redynamisation du département au travers de l’insertion professionnelle de ses résidents.
Il est capital de souligner qu’une telle démarche va dans le sens de réformes globales qui visent à renforcer la participation au marché du travail de tous ceux qui le peuvent, une logique qui se retrouve dans d’autres dispositifs comme le PPVE (Prestation Partagée d’Éducation de l’Enfant). En offrant ainsi une seconde chance aux adultes, le programme apporte des bénéfices non seulement aux individus mais également à l’économie locale en comblant des postes vacants et en favorisant l’autonomie financière.